Ça y est, j'ai enfin passé mon long week end à Hiroshima.
J'y donc de nouveau pris un des fameux bus de nuit (après l'avoir péniblement réservé sur ce site).
Coup de chance (je ne sais pas si c'était par hasard, si c'est parce
que j'étais le seul étranger du bus par ailleurs bien rempli, mais
j'avais deux sièges pour moi tout seul, arrivée à 7h du matin).
Bien sûr, il pleuvait, mais armé de mon courage j'ai décidé de commencer à me balader dans la ville.
Je me suis dirigé vers le château (reconstruit entièrement après le
bombardement), en passant devant l'église-mémorial pour la paix (bien
moche). Hiroshima est un peu aérée et assez agréable du fait des 4
canaux qui découpent la cité.
Puis je suis arrivé au fameux dôme de la bombe A (un des rares bâtiments étant resté debout après la guerre).
Puis j'ai été visiter le musée pour la paix... Bon en fait c'est
plutôt un musée pour montrer combien le Japon a souffert. Au début,
l'on comprend bien, mais par la suite, je trouve qu'ils en font
beaucoup. Ou plutôt, ce n'est pas objectif. Ok, ils ont reçu les bombes
de manière dégueulasse, ça a majoritairement tué des civils (ils
insistent bien sur le fait que des travailleurs étrangers aussi (mais
en précisant à peine que c'étaient des travailleurs forcés)),
mais alors, des horreurs commises par leur armée, rien. Nada. Pas un
mot. Pour un musée pour la paix dans le monde, quelques mots de mea
culpa (qui n'ont jamais été prononcés, d'ailleurs, même si parmi les
japonais eux-mêmes certains les attendent) auraient été du plus bon
genre. Vraiment.
En plus, ils tombent dans le pathos assez vite... Je ne sais pas si
c'est pour traumatiser les lycéens, mais ils ne lésinent pas sur les
photos de brûlures, de tricycles, de maquettes de la ville démolie,
d'uniformes de Highschool students, du morceau de béton dont la surface
a été amochée par le verre, des mannequins à moitié fondus similant les
survivants...
Sinon, la ville est aussi connue pour ses tramways de niveaux
technologiques assez dissemblables (système japonais assez stupide
parfois. Y'a des portes pour entrer, des portes pour descendre... quand
il y a du monde c'est merdique, donc pas bêtes, les japs, ils paient
des contrôleurs à la sortie (pour pas se faire escroquer de 20
centimes) et toutes les portes s'ouvrent. Jusqu'à une certaine station,
sans aucun message l'annonçant. Sympa pour les gens qui attendaient
devant la bonne porte qui s'ouvrait systématiquement jusque là et qui
loupent lamentablement leur arrêt...).
Mon hôtel, le moins cher du coin, futon et tatamis, avait même une
salle de bains commune avec ofuro (grosse baignoire avec l'eau
chauffée, un peu dans le style jacuzzi), c'était très bien. Au passage,
salle de bains japonaise, implique salle carrelée, petite bassine et
tabouret en plastique très bas, douche basse, et l'on se lave assis.
Le lendemain, j'ai eu beaucoup de chance, puisque j'ai eu un temps
superbe pour aller voir Miyajima, l'une des trois réputées plus belles
"vues" du Japon. Comme son nom l'indique (宮島, 島, jima, signifiant île),
il faut embarquer dans un ferry (de la Japan Railway, logique) pour y
aller.
Miyajima, un peu à l'image de Nara, abrite une importante colonie de
daims, qui sont assez débrouillards (ils savent ouvrir les bento).
Mais passons. Voici la torii la plus célèbre du Japon, sûrement.
L'île est très montagneuse, et pour les plus courageux, l'ascension
est possible (y'a aussi un téléphérique) pour accéder (en sueur) au
sommet du mont Misen, duquel un splendide panorama s'entend.
La ville d'Hiroshima :
Normalement, au sommet, il faut faire attention aux singes, mais je n'ai pas eu la chance d'en voir un seul...
Il y a aussi un gros temple (gratuit !) bouddhiste qui n'a rien à envier à ceux de Kyôto.
Il y avait aussi certaines... "attractions" bouddhistes. Je pense
que le bouddhisme comprend beaucoup plus de petite coutumes que les
autres principales religions. Taper dans la cloche, faire tourner les
rouleaux (je n'y comprends rien, mais faut les faire tourner en
passant, au milieu de la rampe) :
Monter sur les traces de pieds :
Le temple et la pagode du centre de la ville, avec Hiroshima en arrière plan :
La pagode :
Voici le temple auquel le grand torii fait face :
Le hasard a voulu que je tombe le jour du feu d'artifice (très
réputé) de Miyajima ! Donc je me suis éternisé sur place, et suis tombé
sur un bon restau d'okonomiyaki d'Hiroshima. C'est assez différent des
autres okonomiyaki : ils font cuire un gros tas de choux avec du soja
sur une sorte de pâte à crêpe, retournent l'ensemble, puis le mettent
sur les nouilles sautées, puis sur un œuf cassé. En photos, voilà ce
que ça donne :
Le feu d'artifice était encore très impressionnant. Y'avait des
choses encore originales, notamment les gigantesques explosions au
niveau de l'eau (et leur énorme bruit), ainsi que des fusées qui
s'élèvent lentement, en recrachant à leur traine une petite trainée
lumineuse, redescendent, remontent, redesendent, remontent et
explosent... Le retour ne fut pas une partie de plaisir, même si je
suis parti une demi heure avant la fin du feux d'artifice. Faut dire,
les ferry, y'a plus rapide...
Le lendemain, j'ai eu un temps à vouloir en finir avec la vie, et j'ai poussivement été dans un jardin :
Heureusement, je prends dans l'après midi la train vers une gare
tirée au sort, et quand je me dis "j'aimerais bien manger dans un
kaiten sushi (avec le tapis roulant) (maintenant que je sais demander
l'addition), mais bien sûr j'en trouverai pas" je lève les yeux, et
constate m'être finalement arrêté devant un bon kaiten sushi, pas trop
cher avec les sushis faits main... Ce qui a sauvé ma journée.
Avant de prendre le bus, je suis monté en haut d'une colline au
centre d'Hiroshima (au sommet de laquelle se dresse la pagode de la
paix), où j'ai rencontré des sangliers peu complexés...
Pour finir, dans la catégorie "les japonais sont bizarres", si quelqu'un pouvait m'expliquer à quoi sert cette publicité :